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Comment repenser le décor de la chambre de bébé en fonction du développement moteur
La préparation de la chambre du bébé est une des étapes charnières des derniers mois de grossesse. Pour la plupart des futurs parents, cette étape est attendue et agréable. La décoration, les meubles, la literie; certains parents confectionnent même artisanalement des pièces d’ameublement ou de décor. Lentement, l’ambiance laisse place à la magie et au plaisir de créer un nid douillet pour l’enfant à venir. Que de discussions rassemblent les conjoints autour de cette pièce unique! Combien de beaux moments de bonheur et aussi de remises en question seront prochainement vécus dans ce nouveau décor!
La stimulation adhéquate
D’un point de vue ostéopathique, la chambre de bébé est le lieu de prédilection pour la stimulation de bébé et son éveil au monde qui l’entoure. Les couleurs qui sont choisies, les motifs imprimés dans la literie et au mur, les jouets suspendus à la couchette sont autant de façons de stimuler le regard et la motricité des poupons.
Pour stimuler la vue par exemple, on pourrait penser peindre de grosses formes aux couleurs contrastantes au plafond de la chambre puisque bébé regarde principalement dans cette direction lorsqu’il est sur le dos dans sa couchette. Toutefois, la stimulation au mouvement de la tête et au redressement cervical quant à elle peut être faite par le positionnement de la couchette et de la table à langer.
La couchette et la table à langer sont habituellement placées le long d’un mur pour la sécurité et l’économie d’espace. Comme bébé cherchera à regarder le visage de son parent durant le changement de couche, il serait bon de penser pouvoir utiliser les deux côtés de la table à langer en alternance où bien de pouvoir changer l’installation de celle-ci afin que la rotation de la tête de bébé se fasse des deux côtés à part égale.
Même son de cloche du côté du lit de bébé, pourquoi ne pas le placer en plein centre de la pièce; ou entre la porte et la fenêtre où son regard sera attiré par la lumière d’une part et le mouvement d’allée et venue de l’autre. Cette alternance dans l’appui de sa tête sur le matelas diminuera aussi la probabilité d’une plagiocéphalie*¹ secondaire au positionnement.
L’éveil des sens
Il faut penser à éveiller tous les sens quand on choisit les éléments de décor. L’odorat et l’ouïe sont à cette âge, des sens plus développés que la vue. Il sera donc possible de stimuler bébé par l’odorat. Par exemple des vêtements ou un foulard porté par maman ou papa peuvent être laissés près de bébé afin de le réconforter la nuit. Pour les premiers mois et selon les recommandations officielles, on évitera toutefois de les mettre directement dans la couchette avec bébé pour prévenir les risques de suffocation. On peut cependant utiliser le grand foulard d’un des parents comme draps contour.
Les sons produits par les mobiles et même la panoplie de sons provenant de la maison stimulent également l’ouïe du nourrisson. La musique douce et le son de la voix sont autant de stimuli qui peuvent être utilisés et qui sont rassurants pour l’enfant. Il existe à cet effet une grande variété d’enregistrements musicaux qui s’adressent directement à cette petite clientèle. Les moniteurs sans fils peuvent être utiles pour diffuser la voix des parents et réconforter bébé (et les parents!) à distance.
Le réconfort
La chaise berçante est également un accessoire de prédilection pour réconforter bébé, le nourrir, communiquer et se reposer. Elle devrait occuper une place importante et accessible de la chambre tout en étant à l’écart des regards et de la luminosité. On la veut confortable et ajustable pour bien répondre aux différentes fonctions pour lesquelles elle sera utilisée. Quelques coussins pour ajuster la posture de nutrition seront aussi les bienvenus.
Les parents doivent pouvoir alterner avec aisance le bras avec lequel ils supportent leur nourrisson afin d’encourager la rotation bilatérale de la tête du bébé. Cette alternance de côté empêchera l’accumulation des tensions indésirables dans la nuque, la ceinture scapulaire et la base du crâne des parents. Un appui adapté et une posture assise adéquate sont donc souhaitables pour le parent tout aussi bien que pour le nourrisson dans cette chaise qui deviendra bientôt un solide atout quand bébé aura besoin d’eux.
Stimulé en sécurité
Les tapis d’éveil et les matelas emboitables sont de bons contributeurs de la sécurité de bébé mais lui permettent également de développer sa motricité en toute liberté. Selon Emmy Pikler*², pédiatre et spécialiste du développement moteur chez les enfants, le jeu libre et la quête sont les principaux alliés du développement moteur harmonieux.
Le tapis d’éveil et tous les matelas de sol permettent aux poupons d’expérimenter. Ainsi, ils produiront des roulades, pratiqueront la position ventrale et renforceront de ce fait les muscles toniques et érecteurs de la tête et du rachis. Ces muscles lui permettront d’abord de lever la tête et le thorax, et éventuellement de s’assoir, de se déplacer à quatre pattes, de s’agripper, se pousser sur ses jambes et finalement marcher de lui-même autour de 1 an.
En terminant, il est donc important de stimuler votre enfant par son environnement, par le jeu et la parole afin qu’il puisse se développer harmonieusement. La chambre devrait donc être un lieu où l’enfant peut grandir, s’épanouir et apprendre sans cesse. C’est dans une préparation soignée et orientée vers la meilleure stimulation que les parents permettront à l’enfant de développer son plein potentiel et sa motricité.
Toutefois, si le développement moteur de votre enfant ne suit pas tout à fait les normes et que cela vous inquiète, vous pourriez consulter un ostéopathe qui identifiera les blocages ou les tensions qui l’empêchent de développer son plein potentiel. Un soin ostéopathique en douceur, optimisera également son confort.
Références :
*¹ Phénomène de la tête plate du nouveau-né.
*² Pikler, Emmi. (1979). Se mouvoir en liberté dès le premier âge, Presses Universitaires de France.
Titre : Ostéopathe
Description : Nancy Côté a terminé ses études de premier cycle en ostéopathie au Collège d'études ostéopathiques de Montréal en 2010. Elle a complété ses études de deuxième cycle pour l'obtention de son titre de D.O. (Diplôme en Ostéopathie) dans le programme internat et essai suite à la présentation d'une recherche sur l'insomnie.
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